La Chenille Processionnaire du Pin : Un Ravageur Redoutable

La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est la larve d'un papillon de nuit. Elle se nourrit des aiguilles de diverses espèces de pins (Alep, Maritime, Sylvestre, Laricio, Pin noir d’Autriche…), causant une défoliation qui affaiblit les arbres et les rend vulnérables à d'autres ravageurs et parasites.

Les papillons adultes émergent en été et pondent leurs œufs sur les rameaux ou les aiguilles des pins. Environ 5 à 6 semaines plus tard, les œufs éclosent, donnant naissance à des chenilles qui subissent cinq mues. Pendant l'hiver, ces chenilles tissent un nid dans les arbres pour se protéger et profiter du soleil. Elles sortent la nuit pour se nourrir.

Au printemps, lorsque la température atteint environ 11°C, les chenilles quittent leur nid en formant une procession pour trouver un endroit ensoleillé au sol où elles s'enfouissent et tissent leur cocon, amorçant ainsi leur transformation en chrysalide.

Le corps de la chenille processionnaire est couvert de poils urticants et allergisants, qui peuvent se disperser dans l'air et provoquer de sévères réactions allergiques chez l'homme, telles que des démangeaisons, des œdèmes et des difficultés respiratoires. Les animaux domestiques, comme les chiens, peuvent également être gravement affectés, notamment par une nécrose de la langue s'ils ne sont pas rapidement traités.

Les principaux prédateurs de ces chenilles sont les mésanges et quelques autres oiseaux insectivores, comme la Huppe fasciée, qui sont insensibles à leurs poils urticants.

La Cigale : Symbole de la Provence et Maestro Estival

La cigale, emblème de la Provence, emplit l'air de son chant vibrant de mi-juin à mi-août. Passant la majorité de leur vie sous terre au stade larvaire, les cigales se nourrissent de la sève des racines pendant environ quatre ans. Au printemps, prêtes à se métamorphoser, elles émergent de la terre et se débarrassent de leur enveloppe larvaire pour devenir de beaux insectes ailés dont la durée de vie est de 1 à 2 mois. Les dépouilles de ces larves peuvent être trouvées accrochées à des brins d’herbe, des rameaux ou des troncs d’arbre.

Les mâles se distinguent tout l'été par leur célèbre chant, ou "cymbalisation". Ce son caractéristique est produit par deux plaques arrondies situées à la base de leur abdomen, appelées "opercules", qui protègent deux membranes déformables nommées cymbales. En vibrant, ces cymbales produisent le chant si reconnaissable des cigales.

La Provence abrite une douzaine d'espèces de cigales, chacune contribuant à l'ambiance sonore unique de cette région ensoleillée.

L'Épeire Fasciée : Une Araignée du Bassin Méditerranéen

Originaire du bassin méditerranéen, l'épeire fasciée (Argiope bruennichi) s'est désormais établie dans toute l'Europe centrale et septentrionale. Cette espèce d'araignée présente un dimorphisme sexuel très prononcé : les femelles sont nettement plus grandes que les mâles, qui ne mesurent souvent que quelques millimètres. Les mâles sont fréquemment victimes de cannibalisme par les femelles durant l'accouplement.

Pour chasser, l'épeire fasciée construit une toile géométrique à moins d'un mètre du sol. Cette toile est facilement reconnaissable grâce à son stabilimentum en zigzag, un motif de soie unique. Les pattes de l'épeire sont couvertes de poils cireux, ce qui l'empêche de coller à sa propre toile. Son motif de camouflage jaune et noir dissuade les oiseaux, qui la prennent pour une guêpe.

Au centre de sa toile, l'épeire fasciée attend immobile, tête en bas, prête à se précipiter sur la moindre proie. Une fois capturée, elle enroule sa proie dans un cocon de soie et l'immobilise avec un venin paralysant. Elle dilue ensuite les chairs de sa proie avec ses sucs digestifs régurgités avant de s'en nourrir. L'épeire fasciée se nourrit principalement de sauterelles, de mouches et d'abeilles.

Après la reproduction, les œufs sont enfermés dans un gros cocon de soie au mois d'août. Les jeunes araignées n'en émergent qu'en mai de l'année suivante.

Le Jason : Un Papillon Unique à Double Queue

Le jason, également connu sous le nom de pacha à deux queues (Charaxes jasius), est un grand papillon de jour originaire d’Afrique. Il est facilement observable de la fin du printemps jusqu’à l’automne autour de la Méditerranée, particulièrement dans les régions où pousse l’arbousier, dont les feuilles servent de nourriture exclusive à ses chenilles.

Ce papillon majestueux possède de grandes ailes pouvant atteindre jusqu’à 5 cm, zébrées de noir, d’orange et de carmin. On le rencontre souvent posé sur des fruits mûrs ou fermentés, car il est particulièrement attiré par l'alcool qu'ils contiennent, qu'il aspire grâce à sa longue trompe.

Après l’accouplement, la femelle pond une dizaine d’œufs sur la face supérieure des feuilles de l’arbousier. La chenille, une fois éclose, tisse un tapis de soie sur une feuille, où elle revient s’accrocher après chaque repas composé de fruits en décomposition ou d'excréments. Cette chenille verte est facilement reconnaissable à sa tête ornée de quatre cornes orangées.

Le jason produit deux générations par an : une première à la fin du printemps et une seconde à la fin de l’été.

La Magicienne Dentelée : La Plus Grande Sauterelle d'Europe

La magicienne dentelée (Saga pedo) est la plus grande sauterelle d'Europe, mesurant entre 9 et 12 cm. Elle fréquente les zones arides et sèches, se nourrissant principalement de criquets et de jeunes sauterelles. Cette espèce est observable du mois de juillet jusqu'à l'automne.

En Europe occidentale, seuls des spécimens femelles de cette espèce ont été identifiés. Ces femelles se reproduisent par parthénogenèse, ce qui signifie qu'elles pondent des œufs fertiles sans nécessiter l'intervention d'un mâle, et ces œufs donnent exclusivement naissance à d'autres femelles.

La magicienne dentelée est une espèce protégée au niveau national, conformément à l'arrêté du 23 avril 2008.

La Mante Religieuse : Un Redoutable Prédateur des Insectes

La mante religieuse (Mantis religiosa) est l'un des plus gros insectes de France, avec la femelle atteignant jusqu'à 75 mm de longueur, tandis que le mâle, plus petit, mesure entre 40 et 60 mm. Généralement verte, la mante religieuse peut aussi être brune ou jaunâtre. Le mâle, plus léger, vole bien, alors que la femelle, plus grande et plus lourde, reste au sol malgré ses grandes ailes.

Entièrement carnivore, la mante religieuse se nourrit de divers insectes et araignées. Elle immobilise ses proies avec ses pattes antérieures, appelées pattes ravisseuses, qui se referment comme des mâchoires. Face à des proies plus volumineuses, elle adopte une pose spectaculaire, déployant ses ailes et étendant ses pattes pour impressionner et captiver sa cible. Cette pose est également utilisée face à ses congénères, qu'elle peut dévorer comme de simples proies.

Le mâle court souvent un risque mortel lors de l'accouplement, une issue bien connue de ce rituel. Les œufs sont pondus dans une masse spumeuse et isolante appelée oothèque, mesurant environ 3 cm de long. Cette oothèque durcit par la suite et protège les œufs durant l'hiver, fixée sur une pierre ou une branche basse. Au printemps, après plusieurs mues, de petites mantes émergent, mais elles sont souvent la proie de nombreux prédateurs comme les fourmis et les lézards.

La mante religieuse est facilement reconnaissable à sa silhouette allongée et à ses pattes antérieures repliées dans une attitude pieuse, qui en réalité cachent une arme redoutable.