Invertébrés marins
Source : portcros-parcnational.fr
L'Actinie Rouge : Une Tomate de Mer des Petits Fonds
L'actinie rouge, également connue sous le nom de tomate de mer (Actinia equina), est un invertébré marin des petits fonds, facilement visible depuis la surface. Mesurant jusqu'à 6 cm, elle se présente généralement sous la forme d'une bourse ressemblant à une petite tomate brillante, de couleur variant du rouge vif au brunâtre.
Ses tentacules, mesurant environ 2 cm de long, sont regroupés en une couronne et se déploient principalement la nuit, lorsque l'animal est immergé, pour capturer sa nourriture. Cette anémone de mer préfère les rochers littoraux, les zones ombragées et les crevasses, vivant rarement en dessous de 2 mètres de profondeur.
L'actinie rouge peut survivre relativement bien à la dessiccation lorsqu'elle est hors de l'eau, grâce au mucus qui la recouvre, ce qui lui permet de résister aux périodes de marée basse.
L'Anémone de Mer Verte : Plante ou Animal ?
L’anémone de mer verte (Anemonia sulcata), aussi appelée « ortie de mer », bien que son nom et son apparence puissent prêter à confusion, est bel et bien un animal. Fixée solidement sur un substrat dur en faible profondeur, elle résiste aisément aux mouvements des vagues grâce à sa grande souplesse.
Sa corolle est constituée de longs tentacules nombreux aux pointes violacées. Ces tentacules sont pourvus de cellules urticantes qu’elle utilise pour capturer divers petits animaux. Cependant, certaines espèces, comme l'araignée de mer (Inachus phalangium) et le gobie rayé (Gobius buchichii), sont insensibles à son venin et trouvent refuge auprès d'elle.
L'Anémone Encroûtante Jaune : Éclatante Beauté des Paysages Sous-Marins
L'anémone encroûtante jaune (Parazoanthus axinellae) se distingue par sa couleur jaune orangé éclatante, ajoutant une touche vibrante aux paysages sous-marins. Cette espèce est formée d'une colonie de petits polypes en forme de sac, tous reliés par une plaque basale encroûtante. Souvent, cette plaque est fixée sur l’éponge Axinella, d'où l'anémone tire son nom scientifique.
Chaque polype possède une double couronne de 24 à 36 tentacules lisses et fins entourant la bouche, une colonne rétractile, et une base qui enrobe des grains de sable ou des particules calcaires. L'anémone encroûtante jaune est un consommateur de plancton, ce qui explique sa présence dans des habitats bien exposés aux courants. On la trouve souvent le long des tombants rocheux peu éclairés, sous les arches ou à l’entrée des grottes, où elle contribue à la splendeur des écosystèmes marins.
L'Araignée de Mer : Un Crustacé des Eaux Profondes
L’araignée de mer (Maia squinado), également connue sous le nom d'esquinade, est un crustacé des eaux côtières profondes. Ce n'est que les spécimens de grande taille qui s'approchent de la surface pour se reproduire.
Ce crustacé possède cinq paires de pattes longues et velues, à l'exception de la première paire qui est dotée de petites pinces. Sa carapace brun-rougeâtre, bombée et épineuse, est souvent couverte d'algues. Elle est plus longue que large et se termine par deux cornes. Entre ses yeux rétractiles se trouvent deux antennes.
Au printemps, les araignées de mer remontent vers la surface pour muer et se reproduire. Les femelles sont fécondées immédiatement après la mue. Selon leur taille, elles peuvent porter entre 50 000 et 500 000 œufs jusqu'à leur éclosion, qui se déroule entre fin juin et octobre.
L'Argonaute : Un Ancien Céphalopode des Profondeurs
L'argonaute (Argonauta argo) est un petit céphalopode, parent des poulpes, issu d'un groupe très ancien. Vivant en pleine mer, il arrive parfois que les tempêtes déposent sa coquille blanche, spiralée et très fragile, sur les plages, mesurant jusqu'à 30 cm.
Contrairement aux apparences, cette coquille n'est pas celle d'un gastéropode, mais une nacelle sécrétée par deux tentacules de la femelle pour abriter ses œufs. La femelle meurt après l'éclosion de ses petits. L'argonaute présente un dimorphisme sexuel très marqué : les femelles adultes sont 10 à 15 fois plus grandes que les mâles. Ces derniers, très petits (ne dépassant pas 2 cm de longueur totale), possèdent la faculté d'introduire puis de laisser leur bras copulateur à l'intérieur de la femelle.
L'Ascidie Rouge : L'Outre de Mer
L’ascidie rouge (Halocynthia papillosa), surnommée "outre de mer", est un animal filtreur. Elle aspire l’eau de mer par son siphon supérieur et la rejette par son siphon latéral. À l'intérieur, une structure branchiale retient l’oxygène et les microorganismes nécessaires à son alimentation.
Ses orifices sont bordés de soies rigides, servant de capteurs sensoriels et de filtres pour les particules trop grosses. Elle se distingue par son corps dressé, de couleur rougeâtre et à l’aspect granuleux. Vivant en solitaire, l’ascidie rouge se fixe sur divers substrats, préférant les zones peu exposées à la lumière.
L'Éponge Encroûtante : Une Spécialité Méditerranéenne
L'éponge encroûtante (Crambe crambe) est une espèce exclusivement méditerranéenne, arborant des couleurs allant de l'orange vif au rouge foncé. Elle peut recouvrir de grandes surfaces, jusqu'à 30 mètres de profondeur.
Un individu forme une plaque encroûtante et lisse, dont la surface brillante est parsemée d’orifices ronds. Ces ouvertures sont les canaux exhalants, qui expulsent l'eau après qu'elle a été pompée à travers de petits pores inhalants. L'eau passe ensuite à travers des filtres internes qui retiennent les particules très fines dont l’éponge se nourrit.
L'éponge encroûtante se reproduit par émission de larves, qui après une phase planctonique, se fixent sur le fond marin pour se métamorphoser en nouvelles éponges.
L'Étoile de Mer Rouge : Résidente des Profondeurs
L'étoile de mer rouge (Echinaster sepositus) habite divers environnements marins, de 5 cm à 250 m de profondeur. Son corps se compose d’un petit disque central et de cinq bras circulaires mesurant entre 7 et 10 cm de long.
La face dorsale de l'étoile de mer, de couleur rouge orangé, est légèrement rugueuse en raison de petits cratères non alignés, et présente une consistance assez molle. Sur la face ventrale, où se trouve la bouche, se déploie un système ambulacraire le long des bras, doté de « pieds » munis de ventouses. Ces ventouses lui permettent de se déplacer et de collecter sa nourriture, composée d'éponges ou de débris organiques.
Dépourvue d’yeux, l'étoile de mer rouge repère ses proies grâce à l’odorat, lui permettant ainsi de survivre et de se nourrir dans les profondeurs marines.
La Flabelline : Une Limace de Mer Attrayante
Contrairement à son homonyme terrestre, cette espèce de limace de mer sans coquille est beaucoup plus attrayante. Plusieurs espèces de limaces de mer vivent en Méditerranée, parmi lesquelles la flabelline (Flabellina affinis) se distingue par sa couleur mauve éclatante et translucide, bien qu'elle ne dépasse pas les 4 centimètres. Il existe également des variantes blanches.
La flabelline est particulièrement remarquable grâce à ses nombreuses excroissances ramifiées qui flottent dans le courant. Ces branchies externes, situées sur son dos, lui permettent de respirer. Elle utilise ses papilles situées au niveau de la tête pour repérer ses proies. Bien que délicate en apparence, la flabelline est un prédateur redoutable, se nourrissant d’hydraires, des organismes semblables aux anémones de mer qui possèdent des cellules urticantes. Immunisée contre ces cellules, la flabelline les intègre même à ses propres papilles pour se défendre.
La Gorgone Rouge : Bijou des Paysages Sous-Marins Méditerranéens
La gorgone rouge (Paramuricea clavata) joue un rôle essentiel dans l'esthétique des paysages sous-marins méditerranéens, formant de véritables "forêts" sur les fonds coralligènes. Bien que certains de ses rameaux puissent parfois être jaunes, cette espèce est endémique de la Méditerranée.
Composée d'un squelette calcaire sur lequel s'attachent des polypes, la gorgone rouge se distingue par ses couleurs vives, ses rameaux touffus et sa grande taille. Les polypes, petites bourses munies de tentacules, permettent à la gorgone de se nourrir. Comparée à la gorgone jaune, la gorgone rouge présente des polypes plus gros et une coloration plus éclatante.
Sa croissance est lente, d'environ 1 à 3 cm par an, mais elle peut vivre plus de 50 ans. La gorgone rouge préfère les tombants rocheux jusqu'à 100 mètres de profondeur, où elle pousse perpendiculairement au courant pour filtrer l'eau et capturer le plancton. Cependant, sa relative fragilité la rend sensible aux perturbations mécaniques, chimiques ou thermiques.
La Grande Cigale : Un Crustacé Imposant et Camouflé
La grande cigale (Scyllarides latus) est un crustacé de grande taille pouvant atteindre 45 cm de long. Elle possède une apparence massive, caractérisée par une épaisse carapace et une deuxième paire d'antennes très larges et aplaties. Sa couleur brunâtre, parsemée de taches rougeâtres, lui permet de se fondre parfaitement dans son environnement. Seule la base de ses antennes violette peut trahir son camouflage.
Ce crustacé vit dans les éboulis rocheux, les grottes et les anfractuosités, de la surface jusqu'à 100 mètres de profondeur. Sa chair est très appréciée, ce qui a conduit à une pêche intensive, mettant en danger ses populations naturellement peu abondantes.
La grande cigale est désormais protégée par un arrêté ministériel du 26 novembre 1992.
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La Grande Nacre : Un Géant des Coquillages en Danger
La grande nacre (Pinna nobilis), l'un des plus grands coquillages du monde, est aujourd'hui menacée d'extinction. Ce mollusque peut être observé dans les eaux du Parc national de Port-Cros, où il vit partiellement enfoui dans le sédiment, souvent parmi les herbiers de posidonie jusqu’à 40 mètres de profondeur. Il s'attache au sol grâce à une sécrétion filamenteuse appelée "byssus".
Connu depuis des millénaires en Méditerranée, le byssus était utilisé par les Romains pour fabriquer des tissus précieux et aurait même servi à tisser la légendaire Toison d'or. Malheureusement, la grande nacre a souffert de la pollution, des ancrages et des collectionneurs, devenant de plus en plus rare. Depuis 2016, elle est classée "Espèce en danger d'extinction" en raison d'un parasite dévastateur.
Cependant, la découverte de huit jeunes spécimens vivants à la fin de 2020 dans les eaux environnantes de Port-Cros offre un espoir pour la survie de cette espèce emblématique.
Protection : La grande nacre est protégée par un arrêté ministériel du 26 novembre 1992.
Fiche informations
L'Holothurie Noire : Nettoyeuse des Fonds Marins
L'holothurie noire (Holothuria forskali) est un échinoderme qui joue un rôle crucial dans le nettoyage des fonds marins. Son corps, de forme cylindrique, est équipé sur sa face ventrale de trois rangées de pieds ambulacraires et est recouvert d’une peau épaisse et noire, parsemée de nombreuses papilles blanches.
Avec sa bouche entourée de tentacules rétractiles, l'holothurie ingère les matières organiques présentes dans le sédiment et rejette le sable sous forme de petites crottes par son cloaque anal. En cas de menace, elle expulse par ce même cloaque de longs filaments blanchâtres et collants appelés tubes de Cuvier, une caractéristique qui la distingue des autres espèces d'holothuries.
La Méduse "Œuf au Plat" : Beauté Méditerranéenne Peu Urticante
La méduse "œuf au plat" (Cotylorhiza tuberculata), très commune en Méditerranée, est appréciée pour sa beauté et sa faible capacité urticante. Son ombrelle, de grande taille et très colorée, ressemble étonnamment à un œuf au plat. Sous cette ombrelle, des franges brunâtres se développent, se divisant en une multitude de tentacules se terminant par des extrémités violettes.
Parmi ces tentacules, il n'est pas rare d'apercevoir de petits poissons comme des chinchards, des bogues ou de jeunes sérioles qui y trouvent refuge.
La Méduse Pélagie : Petite mais Très Urticante
La méduse pélagie (Pelagia noctiluca) est une petite méduse très urticante. Son ombrelle translucide, aux reflets roses ou mauves, est bordée de huit tentacules pratiquement invisibles pouvant atteindre jusqu'à 4 mètres de long. Ces tentacules sont dotés de cellules venimeuses qui dissuadent efficacement les imprudents de s'approcher.
La pélagie se nourrit principalement de plancton, de petits invertébrés, et parfois de poissons. Ses proies sont capturées et transportées jusqu'à sa bouche par ses quatre bras buccaux. Malgré sa dangerosité, elle a quelques prédateurs tels que certains poissons, les tortues marines, et quelques oiseaux de mer.
Les raisons des proliférations estivales de cette méduse le long du littoral restent encore mal comprises.
L'Oursin Comestible : Un Délice de la Mer
L'oursin comestible (Paracentrotus lividus), un échinoderme prisé par les connaisseurs, est particulièrement recherché pour le goût de ses organes reproducteurs. Ce petit habitant marin arbore des piquants robustes et pointus, avec une coloration variant du violet au brun ou vert sombre.
Déplaçant son ouverture buccale sur le substrat, l'oursin utilise ses nombreux pieds ambulacraires pour se mouvoir. Les pieds situés sur son dos sont équipés de ventouses, lui permettant de se retourner rapidement s'il se trouve sur le dos, ou de se camoufler sous des algues et des coquilles pour se protéger de la lumière intense. Herbivore, il se nourrit d'algues et de posidonies qu'il arrache à l'aide de sa mâchoire à cinq dents, connue sous le nom de « lanterne d’Aristote ».
En hiver, l'oursin est particulièrement apprécié pour ses glandes génitales, appelées gonades. Les gonades femelles, de couleur jaune à orange vif, sont connues pour leur goût fortement iodé et sont couramment désignées sous le nom de corail. En revanche, les gonades mâles, de couleur blanchâtre, sont beaucoup moins savoureuses.
La pêche de l'oursin comestible est réglementée pour préserver les populations et assurer une récolte durable.
